En couple mais chacun chez soi ? Conseils et erreurs à éviter

Les relations amoureuses se déclinent sous une infinité de formes. Plutôt que de mettre fin à leur relation, certains couples, après une période de cohabitation, décident de rester en couple, mais de vivre chacun chez soi. C’est ce qu’on appelle un couple non cohabitant. Ce choix, loin d’être marginal, est de plus en plus fréquent. En France, 7 % des personnes en couple sont dans une telle relation.

Nous allons explorer les raisons qui poussent à faire ce choix, les problèmes que cela peut engendrer, mais aussi les avantages surprenants d’une telle relation, en particulier entre deux ex. Quels sont les pièges à éviter ? Et comment trouver le bon équilibre pour pouvoir évoluer, à la fois ensemble et individuellement ?

Les avantages de vivre chacun chez soi

Le choix d’être en couple, mais chacun chez soi est souvent motivé par de désir de maintenir un lien affectif, mais sans les difficultés de la vie à deux.

La cohabitation peut parfois étouffer l’individu, limitant sa croissance personnelle. Être en couple, mais chacun chez soi permet de retrouver cet espace nécessaire.

Pour les parents séparés, vivre chacun chez soi permet d’offrir aux enfants une plus grande stabilité et un environnement plus sain, tout en maintenant une certaine distance nécessaire au bien-être des deux partenaires.

Être un couple non cohabitant permet de maintenir les aspects positifs de la relation tout en favorisant la croissance et le développement personnel de chacun des deux partenaires.

Voici les principaux avantages de vivre chacun chez soi :

• La préservation de l’indépendance : Après une rupture, de nombreuse personnes apprécient leur autonomie (sociale et financière), mais ressentent un manque sur le plan affectif. Être en couple, mais chacun chez soi permet de concilier ces deux besoins.
• Moins de pression, plus de plaisir : Libérés des contraintes de la vie commune, les ex-partenaires peuvent renouer avec le plaisir de se retrouver, loin des tensions du quotidien. Cette distance peut raviver la flamme et favoriser une nouvelle appréciation mutuelle.
• Le développement personnel : La possibilité de se consacrer à ses propres projets et aspirations est un atout indéniable d’une relation de couple non cohabitant.
• Une vie plus flexible : Vivre chacun chez soi offre une plus grande liberté pour se consacrer à ses projets professionnels, ses passions et son cercle social.
• Une nouvelle dynamique familiale : Pour les couples qui ont des enfants, vivre chacun chez soi peut avoir un impact positif sur la vie familiale. En vivant séparément, les parents peuvent élever leurs enfants plus efficacement et créer un environnement plus sain et moins tendu pour leurs enfants. Cela offre aux enfants la stabilité d’une relation aimante avec les deux parents, tout en leur montrant comment les adultes peuvent vivre de manière indépendante.

La distance physique peut permettre de relativiser les petites frustrations et de mieux apprécier les côtés positifs de la relation.

Les pièges et les problèmes liés à une relation de couple non cohabitant

La distance physique peut parfois raviver la flamme et renforcer l’attachement… À condition d’établir une communication transparente et des attentes claires. Mais quels sont les principaux pièges à éviter ?

Piège n° 1 : Les fantômes du passé

Il est fréquent qu’une rupture laisse des séquelles émotionnelles non résolues. Si ces émotions ne sont pas traitées, elles risquent de resurgir et de mettre à mal la nouvelle relation.

La rancœur, la tristesse ou la déception, par exemple, peuvent inconsciemment influencer la dynamique d’une relation de couple non cohabitant. Si des problèmes de confiance ou de communication existaient auparavant, ils peuvent réapparaître, même si la relation n’est plus la même. Refouler ces émotions peut conduire à répéter les mêmes schémas.

La solution : Travail personnel et introspection

• Prendre soin de soi : Prenez soin de votre bien-être physique et mental. Une personne équilibrée est plus à même de construire une relation saine. Faites du sport, mangez sainement et reposez-vous suffisamment.
• Cultiver son indépendance : Consacrez du temps à des activités ou des passions personnelles. Cela favorise le développement personnel et apportera un souffle nouveau à la relation.
• Pratiquer la pleine conscience et la méditation : Pratiquez la pleine conscience ou la méditation pour mieux comprendre vos émotions. Cela vous aidera à mieux gérer le stress et à envisager la situation l’esprit plus clair.
• Parler à la première personne : Quand vous exprimez votre ressenti à votre ex, évitez les accusations. Communiquez ouvertement et sachez vous montrer vulnérable.

Piège n°2 : Le flou des attentes

L’absence d’accords clairs est un piège fréquent dans les relations de couple non cohabitant entre deux ex. Ne pas définir les règles du jeu ouvre la porte à tous les malentendus et à toutes les frustrations.

Par exemple, si l’un des deux partenaires tient à voir l’autre tous les week-ends, tandis que celui-ci préfère des rencontres plus espacées, des tensions risquent d’émerger rapidement. Ou si vous affirmez avoir confiance en votre ex, mais que vous le/la critiquez à chaque décision. De telles situations peuvent nuire à la confiance entre vous et fragiliser la relation.

La solution : Une communication transparente

La communication est le ciment d’une relation de couple non cohabitant. Il ne s’agit pas seulement de ce que l’on dit, mais aussi de ce que l’on ne dit pas.

Les incohérences entre les paroles et les actes sèment le doute et la méfiance. Il est donc essentiel que chacun ait une vision claire de la relation. L’honnêteté est primordiale, tant envers soi-même qu’envers l’autre. Cela implique de discuter non seulement des aspects pratiques, mais aussi des besoins émotionnels et des attentes de chacun.

Pour cela, il faut exprimer clairement ses attentes, fixer des limites et vérifier régulièrement si chacun est satisfait de la relation.

Piège n°3 : La jalousie

L’éloignement physique peut exacerber les sentiments de jalousie.

En effet, ne pas partager le quotidien de son ex peut nourrir des doutes et des craintes infondés. La jalousie dans une relation de couple non cohabitant peut être particulièrement intense. Elle peut générer de l’insécurité et créer des tensions inutiles.

Si elle n’est pas maîtrisée, elle risque de fragiliser la relation et d’engendrer des conflits.

La solution : Apprivoiser la jalousie

Pour gérer la jalousie dans une relation de couple non cohabitant avec un ex, les experts recommandent une approche globale.

Une technique efficace et recommandée par les psychologues est la restructuration cognitive. Il s’agit de remettre en question les pensées négatives sur la relation. Par exemple, si vous craignez que votre partenaire s’intéresse à quelqu’un d’autre, demandez-vous : « Ai-je des preuves concrètes de mes craintes, ou est-ce plutôt le reflet de mon manque de confiance en moi ? ».

Une autre approche tout aussi efficace consiste à renforcer son estime de soi. Les personnes qui ont une bonne image d’elles-mêmes sont moins sujettes à la jalousie. Cultivez vos passions, fixez-vous des objectifs personnels et célébrez vos réussites, petites ou grandes. Vous dépendrez moins de l’approbation de votre partenaire.

Piège n°4 : Le délicat équilibre entre autonomie et intimité

Autre difficulté : trouver le juste milieu entre le désir d’indépendance et l’intimité. Un trop grand besoin d’autonomie peut affaiblir le lien affectif, tandis qu’une dépendance excessive peut être étouffante.

Prenons l’exemple d’une personne qui privilégie tellement son indépendance qu’elle néglige les activités et les conversations avec son partenaire. Cela peut créer une distance émotionnelle et mettre en péril la relation.

Inversement, si un partenaire demande constamment des nouvelles ou insiste pour passer plus de temps ensemble que l’autre ne le souhaite, cela peut aussi devenir problématique.

La solution : Trouver l’équilibre

Quand on est en couple, mais qu’on vit chacun chez soi, il est essentiel de trouver un juste milieu entre l’envie d’indépendance et le besoin de partager du temps avec son partenaire. Cet équilibre est propre à chaque couple, mais repose toujours sur une communication ouverte et sincère.

• Fixez des moments pour discuter : Prenez régulièrement le temps de parler de vos attentes et de vos besoins. Cela vous permettra de rester sur la même longueur d’onde et d’éviter les malentendus.
• Soyez flexibles : Adaptez vos projets en fonction de l’évolution de vos besoins et de ceux de votre partenaire.
• Privilégiez la qualité à la quantité : Ce qui compte, c’est de passer des moments de qualité ensemble. Veillez à ce que les moments que vous passez ensemble soient enrichissants et épanouissants.

Le choix d’être en couple mais de vivre chacun chez soi ne résout pas tous les problèmes. C’est une opportunité de faire les choses différemment, mais seulement si les deux partenaires sont prêts à travailler sur eux-mêmes et sur leur relation.